« … Pour BLASTED, je crois qu'il s'est agi d'une réaction immédiate à certains faits, alors que la pièce
commençait d'exister. Je savais que j'avais envie
d'écrire une pièce sur un homme et une femme dans une chambre d'hôtel, et qu'il y avait entre eux un déséquilibre de pouvoir si total qu'il en résultait un viol.
Je travaillais depuis quelques jours, lorsqu’une nuit faisant une pause dans mon travail, j'ai pris le journal télévisé, et il y avait le visage d'une très vieille femme
à Srebrenica, qui ne faisait que pleurer en regardant
la caméra, et qui disait :
“ Je vous en prie, je vous en prie. Que quelqu'un nous aide. Oui nous avons besoin que les Nations Unies
viennent ici et nous aident.”
Je me suis dit : “C'est absolument horrible, et moi, je suis là à écrire cette pièce ridicule sur deux personnages dans une chambre. Ça rime à quoi de continuer ?”
Donc c'est sur ça qu'il fallait que j'écrive, mais quand même cette histoire entre l'homme et la femme m'attire toujours. Alors je me suis demandé : “Quel pourrait être le lien entre un viol banal dans une chambre d'hôtel
de Leeds et ce qui se passe en Bosnie ?”
Et brusquement, ça a fait tilt et je me suis dit :
“Mais bien sûr, c'est évident – le premier est la graine
et l'autre est l'arbre.” »